L'interview de Delphine de Clerck, présidente de la Fédération des Femmes Cheffes d'Entreprises du Luxembourg

Comment s'imposer dans le monde professionnel lorque l'on est une femme ? A l'aube de la journée internationale des droits des femmes, nous recevons Delphine de Clerck, présidente de Fédération des Femmes Cheffes d'Entreprise du Luxembourg qui nous en dit plus sur son parcours.

Dans le téléphone de Delphine de Clerck

Bonjour, je suis Delphine de Clerck. Je suis d'abord accompagnant professionnel. En tant qu'indépendant consultante en relocation, j'accompagne des personnes à s'installer au luxembourg et ses deux métiers, entre autres, m'ont permis d'accéder à la présidence de la Fédération des Femmes Cheffes d'Entreprises du Luxembourg.

Parle nous de ton premier téléphone.

Mon premier téléphone, c'était un petit Samsung et il était très amusant puisqu'il y avait le clapet qui permettait de décrocher. Dès qu'on ouvrait le clapet, il avait une coque qui était super jolie : c'était du bois, de la loupe de noyer. Donc c'était vraiment un très joli petit objet.

Et maintenant plutôt team Android ou team Apple ?

Je n'ai pas de préférence, donc je n'ai vraiment aucun problème à passer de l'un à l'autre.

C'est quoi ton app favorite ?

Alors, mon application préférée, c'est WhatsApp. J'ai une famille et des amis qui sont très éclatés au niveau géographique. Donc je trouve ça super pratique pour garder le contact, gardez le lien.

Toi, présidente de la FFCEL, peux-tu nous en dire plus sur tes missions ?

La Fédération des Femmes Chefs d'Entreprise du Luxembourg a été fondée 2004 déjà, donc nous fêtons nos vingt ans cette année. La mission principale, c'est mettre en avant les femmes en soutenant le développement social et économique du Luxembourg, en favorisant et en aidant donc les jeunes entrepreneuses à se mettre en selle et à continuer leurs activités. Une fois qu'elle est déjà établie, c'est d'identifier les formations qui sont nécessaires. Mais nous donnons aussi le côté échange de bonnes pratiques. Aujourd'hui se créer un réseau professionnel passe aussi par les réseaux sociaux.

Qu'elles sont les astuces pour élaborer un réseau solide via ces canaux ?

Les réseaux sociaux ont aujourd'hui effectivement beaucoup d'importance. Alors, je pense qu'il faut choisir le réseau social qui nous convient le mieux. Instagram, par exemple, pour une chef d'entreprise, pourrait être peut-être moins adéquat que LinkedIn qui est plus professionnel. Et je pense aussi qu'il faut sélectionner ce que l'on publie. S'il vous plaît, éviter tout ce qui est déballage de vie privée. Les réseaux sociaux, c'est un moyen inouï d'une puissance incroyable, mais le revers de la médaille est d'entacher ou avoir un biais important.

Et si tu devais citer une femme inspirante et influente à absolument suivre, ce serait qui ?

Une femme qui m'a vraiment bien inspiré, c'est Julie Becker, CEO de la bourse de Luxembourg. Elle a un parcours hors-norme et magnifique. Elle est aussi fondatrice de ce qu'on appelle le green exchange. Elle a été reconnue comme parmi les 100 personnes influenceuses économiquement parlant au Luxembourg. Et pour ne rien gâcher, elle fait partie de notre association.

Tu as un poste à responsabilité. Quel est ton parcours pour y accéder?

J'ai commencé ma carrière dans le marketing pour la nourriture. J'ai travaillé comme product manager au sein de la société Pietercil Group. Ensuite, je me suis lancé dans l'entrepreneuriat. J'ai repris des parts dans une société qui faisait de la ferronnerie d'art et malheureusement, cette expérience est un échec. J'ai du fermer la société. Ensuite, je me suis consacrée à ma famille, puisque nous avons déménagé de la Belgique vers le Luxembourg. Et c'est ce déménagement qui m'a remis dans le marché du travail de manière plus effective, puisque nous avons repris, mon ex-mari et moi, une société de chasseurs de têtes. Dans cette société là, j'avais un rôle à la fois administratif, mais aussi en tant que talent manager, puisque je suis certifié SHL, qui est un test psychométrique. Et je suis certifiée aussi comme coach professionnelle ou "accompagnant professionnel" qui me convient mieux comme dénomination. C'est ensuite que je me suis lancée seule comme accompagnante et j'ai rajouté un autre accompagnement: je suis consultante chez Luxrelo pour de la relocation, c'est-à-dire que nous aidons des personnes à venir s'installer au Luxembourg.

Toi, maman et dirigeante, comment trouve tu un équilibre entre vie de famille et vie professionnelle ?

Je dirais que la combinaison des deux est possible. Elle est plus compliquée parce qu'il faut être accompagné par un mari ou un compagnon qui accepte de prendre sur lui aussi l'accompagnement des enfants, le quotidien. Et c'est vrai que la maman, en général, a tendance à prendre un peu plus. Mais je pense que c'est faisable en ayant une grande flexibilité.

Trois avantages d'une diversité des genres en entreprise ?

La diversité des genres est fort à la mode. C'est dans les discours, et moi j'y vois principalement trois avantages. Le premier avantage, c'est une différence de point de vue, une approche différente. Deuxième avantage, c'est que du coup, ça engendre une plus grande créativité, qui peut mener à une plus grande innovation. Donc, on est dans une dynamique beaucoup plus rapide. Le troisième avantage, c'est que les décisions sont souvent plus équilibrées et plus objectives.

Enfin, quels conseils donnerais-tu à une jeune femme qui souhaite faire carrière ?

Ouvrir le maximum de portes, explorer le maximum de domaines, se constituer un capital expérience qui lui permettra de prendre les éléments qui l'intéressent.

Je voudrais remercier Orange du magnifique accueil que j'ai reçu. Et à toutes les femmes et à tous les hommes : seuls on est visibles, ou même peut-être invisible, et ensemble, nous sommes invincibles. Et c'est ça qui est important.